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samedi 9 mars 2013

Mito, la p'tite bête qui triche

Dans le monde ludophile coexistent deux écoles. Celle qui estime que le seul jeu noble est celui qui consiste à jouer selon les règles, et celle qui promeut l'amusement avant tout, quitte à faire fi de celles-ci. Mais il existe un jeu capable de réconcilier ces deux idéologies. 

Ce jeu, c'est Mito : un jeu de cartes simple et amusant, créé par deux enfants, Emely et Lukas Brand, frère et sœur, désireux de jouer selon leurs propres règles. Cette boite à fait mouche : c'est un des succès de l'année 2012, obtenant d'élogieuses critiques au dernier salon d'Essen. Dernièrement, Mito a fait partie de la liste des douze jeux nommés pour l'obtention de l'As d'Or au Festival International du Jeu de Cannes.

Une petite boite pleine de surprises.


Mito est un petit jeu plutôt simple, quelques plis suffiront à en retenir les mécanismes. Le vainqueur de la partie est celui qui a réussi à se débarrasser de toutes ses cartes en premier. Pour cela, chaque joueur pose, à tour de rôle, sur la pile de défausse, une carte dont le numéro est soit supérieur soit inférieur d'une unité que la carte posée par le joueur précédent. Les cartes sont numérotées de un à cinq : sur une carte "un" il est donc possible de poser une carte "deux", ou une carte "cinq".

Cependant, certaines cartes disposent de motifs particuliers. Ce sont les cartes Actions, il en existe de quatre sortes. Lorsque sort la carte Araignée, jaune, le joueur qui la pose peut offrir une de ses cartes qu'il choisit à un adversaire de on choix. Si le joueur pose la carte Moustique, rose, ses adversaires doivent taper le plus vite possible sur la défausse et le joueur le plus lent reçoit une carte de chacun des autres joueurs. Si une carte Fourmi, bleue, est posée, les autres joueurs doivent piocher une carte supplémentaire. Enfin, si un joueur pose une carte Cafard, de couleur orange, tous les autres doivent poser le plus rapidement possible une carte de la même valeur, mais seul le plus rapide peut laisser sa carte sur me dessus de la défausse.

La bande des Mitos. Difficile de s'en débarrasser.
Le jeu prend une toute autre dimension avec les cartes Mito. En effet, il est interdit de poser celles-ci sur la défausse, ou de les offrir à un adversaire. Le seul et unique moyen de se débarrasser de ces embarrassantes cartes est donc... la triche. Oui. Il est en effet permis de tricher dans Mito. Et pour cela, tous les moyens sont autorisés : s’asseoir sur la carte, la ranger dans sa manche, la glisser dans son col ou sous la table... Cette subtilité est valable pour toutes les cartes du jeu. Aussi, si votre technique est imparable, vous pouvez très bien ne déposer qu'une seule carte sur la table, la dernière, qui doit obligatoirement être défaussée. Une autre petite limite à cette règle : on ne peut faire disparaître qu'une seule carte à la fois.

Mais attention, la Gardienne punaise veille au grain ! En début de partie, le joueur le plus âgé récupère en effet cet attribut spécifique. Il a la lourde charge de veiller à ce que personne ne triche autour de la table. S'il surprend quelqu'un en train de commettre un tel méfait, il doit accuser son adversaire de tricherie. Si la tromperie est avérée, l'accusé devra prendre une carte supplémentaire, et endosser le rôle de Gardienne punaise, sinon c'est au joueur gardien de prendre une carte supplémentaire et de conserver son titre.

Par son mécanisme simple, et l'introduction originale de la tricherie, Mito est un jeu entièrement tourné sur l’interaction entre les joueurs. On ne peut s'empêcher de pouffer de rire en voyant un de ses amis tenter de cacher une carte sous sa chaise, aussi discrètement que possible, ce qui n'est pas toujours aisé. Des heures de fous rires et d'amusement en perspective. 

Les cartes Actions, surveillées de près par la Gardienne punaise.

Mito, de Emely et Lukas Brand, édité par Gigamic, environ 10 euros dans toutes les bonnes boutiques. De 3 à 5 joueurs, à partir de 7 ans. Une quinzaine de minutes par parties.

samedi 2 mars 2013

Au Bureau, le midi, le soir et même le week-end

Il est des midis où l'on à pas nécessairement envie de quelque chose d'original pour se restaurer. Un bon plat chaud, une petite pinte de bière, et éventuellement un dessert, peuvent faire l'affaire. C'est dans cet état d'esprit, un peu hagard, que j'entrais pour la première fois Au Bureau, enseigne connue, se trouvant derrière le Volcan, au Havre, évidemment. Connue à double titre. Par l'emplacement, dans un premier temps, qui accueillait jusque récemment un des endroits branchés prisés par les trentenaires de la ville, le Victoria. Par son intitulé, ensuite, puisque Au Bureau est une chaîne de brasseries franchisées rayonnant dans tout l'hexagone.

J'entre dans l'établissement. Quelques instants après, une serveuse, aimable, m'indique une table ou m’asseoir. La décoration du lieu est soignée : un papier peint à rayures verticales reprenant le logo du restaurant, des cadres vintages et des accessoires çà et là, rappelant des scènes de hockey sur gazon ou de polo, inscrivent l'ambiance dans une thématique de pub à l'anglaise. C'est assez cosy, et on y est bien assis. Mes yeux se jetèrent, alors, sur la carte des breuvages.

Le choix de bière à la pression est assez riche, tout en restant relativement limité. L'on sent bien que la franchise a passé un accord d'approvisionnement avec Leffe. Toutes les variantes, ou presque, y sont disponibles : blonde, ruby, royale... Il manque peut-être, et malheureusement, la brune. J'opte alors pour la Leffe Rituel, neuf degrés, fraîche, se laisse boire aisément.

Le Au Bureau Burger et sa sympathique mise en scène.

Mon dévolu se porte ensuite sur la carte des victuailles. Celle-ci fourmille de plats divers et variés. Vraiment, si vous n'avez aucune idée, ici, vous disposez de l'embarras du choix. Et même plus. Voire trop. L'établissement propose en effet diverses spécialités, provenant de différentes contrées gastronomiques : les classiques pizzas et pâtes italiennes, les hamburgers américains, le fish & chips anglo-saxon, le croque-monsieur local, le camembert grillé de Normandie, ou encore le welsh venu du nord. Joker de la facilité, je commande un Au Bureau Burger, avec une tranche de bacon. Le tout est bon, joliment présenté sur un petit plateau en ardoise, avec quelques feuilles de salades assaisonnées et des frites sortant de l'ordinaire industriel. Bien évidemment, nous ne sommes pas au niveau du Whoopies Diner, véritable Everest du burger au Havre. Mais le plat se laisse déguster aisément et rempli parfaitement son office.

Place au dessert. Oui, et par pure gourmandise. Car de la place, il m'en manquait. La carte des desserts est un peu plus légère. On y retrouve les classiques de la restauration de brasserie, renommés ou réarrangés pour l'occasion. A côté des coupes glacées, l'on trouve, en effet, les moelleux au chocolat, crumble, brownies, tiramisu, crêpes et gaufres. Mon choix se porte rapidement sur l'American Dream, un brownie au coulis de chocolat accompagné de chantilly. La pièce parait minuscule dans son énorme assiette, et pourtant, la note sucrée achève complètement ce repas.

Au Bureau, l'on y vient tout d'abord pour le lieu, chaleureux et cosy. L'on y vient ensuite pour manger en toutes variétés. L'on y vient enfin, et c'est, à mon sens, son point fort, pour ses horaires d'ouverture et de service très accueillant.  L'établissement est, en effet, ouvert le soir jusqu'à minuit, voire deux heures du matin, le week-end. De quoi poursuivre agréablement une soirée bien entamée entre amis, ou après un match du Saint-Thomas Basket, autour d'un bon repas, et pourquoi pas, d'un verre ou deux. L'enseigne n'est pas des meilleurs marchés, mais reste une bonne adresse pour se sustenter.

L'American Drean, un bon brownie dans une grande assiette
Au Bureau, 36 Rue Bernardin de Saint-Pierre, 76600 Le Havre - Ouvert tous les jours de onze heures à minuit, les vendredis et samedis soirs jusqu'à deux heures du matin.