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samedi 12 mars 2011

Tapis Volant #24 : À la découverte du Havre... Sainte-Adresse, le Nice havrais

Collée à la plage du Havre, enclavée entre la mer et la ville, Sainte-Adresse est depuis 1905 la cité balnéaire chic de l'agglomération. Son histoire n'est pourtant pas récente.

Durant longtemps, la petite commune de bord de côte fut connue sous le nom étrange de Saint-Denis-Chef-de-Caux. Cité prospère du XIVe siècle, elle possédait une église connue comme lieu de pèlerinage. En effet, l'édifice accueillait en son sein une relique, une tête en or massif dont on suppose qu'elle renfermait le crâne de Saint Denis. Depuis le Moyen Âge, cette petite ville était le lieu de résidence de nombreux pêcheurs, trouvant refuge derrière le cap de la Hève. Un événement extraordinaire survint en 1370. Un gigantesque raz-de-marée fit littéralement s'effondrer une partie de la ville dans la mer. Le cap de la Hève perdit la moitié de sa superficie. Il semblerait, d'après les spécialistes, que cette catastrophe soit due à un tremblement de terre sous marin entre les côtes françaises et britanniques.

En 1415, Henri V d'Angleterre débarque sur les côtes normandes durant la guerre de Cent Ans à Sainte-Adresse. La commune continuera à vivre paisiblement de ses activités de pêches jusqu'à la fin du XIXe siècle. En 1905, un homme d'affaire parisien, Georges Dufayel, y fait sortir de terre une station balnéaire. Construite par l'architecte havrais Ernest Daniel, elle s'articule autour de l'avenue des Régates, sur le front de mer, rappelant la Promenade des Anglais. Le Nice havrais était né. De nombreuses célébrités contribuèrent à la renommée de la ville, dont Claude Monet et Sarah Bernhardt. Entre 1914 et 1918, Sainte-Adresse fut la capitale administrative du Royaume de Belgique, le gouvernement prenant ses quartiers dans l'immeuble Dufayel. La ville fut épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.


« La fenêtre, en province, remplace le théâtre et les promenades. »G.Flaubert.

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