La foire Saint-Romain vient de fermer ses portes jusqu'à l'année prochaine. Que l'on cela barbant ou féérique, pour tout rouennais qui se respecte, c'est une véritable institution. Il est en effet de bon ton d'aller y faire un tour une fois l'an, en soirée, de manger un morceau de cochon rôti à l'Ours Noir, puis de déambuler dans ses allées, au bord de la Seine, à la recherche de la dernière attraction en vogue. Revenons sur les origines de cette tradition...
A l'origine, il y a la légende. Au VIIème siècle, Saint Romain, évêque de Rouen confie à un condamné à mort la lourde tâche les prés Saint-Gervais du monstre qui hantait les lieu : la Gargouille. N'écoutant que son courage, et n'ayant rien à perdre, le condamné terrassa la bête et libéra Rouen de ce fléau. Depuis ce jour, le roi Dagobert accorda à l'évêché le droit de libérer chaque année un prisonnier condamné à mort. Ce privilège perdurera jusqu'à la Révolution. Au XIème siècle, on entreprit de déplacer les reliques du vainqueur et de la Gargouille au sein de la Cathédrale. Le jour de l'évènement, plus de 10 000 personnes firent le déplacement. Les rues de Rouen s'animèrent... Des fermiers, des théâtres itinérants, des comédiens, des baladins, des conteurs d'histoires, des faiseurs de tours déambulaient dans toutes les artères de la ville. Fort de ce succès, on entreprit de répéter ce genre d'animations une fois par an. La Foire Saint-Romain était née, prenant dans un premier temps le nom de fête du Pardon. Cette manifestation s'installa sur les hauteurs de la ville, à l'endroit même ou la Gargouille fût terrassée. Tout au long des siècles, la fête évolua, les marchands se faisant de moins en moins nombreux, et les animations de plus en plus ludiques et amusantes. En 1983, la Foire quitta le Boulingrin pour trouver les quais de la Rive-Gauche. En 2012, elle devrait être déplacée sur la presqu'ile de Waddington.
« Si tu vas à la foire sans argent, lève le nez et retourne-t-en ». Proverbe auvergnat.
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